Attentats du 13 novembre 2015 à Paris: le temps de la cohérence, vite!

Le jour où les citoyens voudront réellement mettre fin à une certaine politique intérieure et étrangère qui les met en danger, je rentrerai volontiers dans le débat. En attendant, je ne participerai pas à une émotion collective sans lendemain (aussi respectable et légitime soit-elle) n’engendrant aucun lien de causalité entre nos actes et ce qui en découlent.

Nous – citoyens occidentaux élisant nos politiques qui décident de ces politiques étrangères néfastes -  avons co-créés un monstre là-bas avec la duplicité de certains pays moyen-orientaux. Nous – citoyens occidentaux élisant nos politiques qui décident de ces politiques intérieures – avons créés le désespoir et l’isolement dans nos contrées, conditions premières des voyages d’embrigadement. Nous – citoyens occidentaux élisant nos politiques qui décident de ces politiques intérieures – avons laissés se mettre en place des réseaux faisant la jonction entre le désespoir et l’isolement d’ici et le monstre que nous avons co-créés là-bas. Il est facile de pointer du doigt les politiques intérieure et étrangère de nos dirigeants, certes, mais qui a voté pour ces dirigeants ? Qui vote pour perpétuer ces politiques-là ? Qui s'abstient de voter, de manifester, d'exprimer son désaccord contre ces politiques-là? Notre responsabilité de citoyen est énorme. Le temps du silence est terminé.

Les réfugiés syriens morts en Méditerranée: l'effet papillon?

Voici, pour rappel, la recommandation des partis politiques suisses lors de l'initiative populaire de 2009 « pour l'interdiction d'exporter du matériel de guerre », rejetée à 68,2% par la population. En espérant que l'émotion collective de photos de réfugiés politiques décédés en mer Méditerranée se transforme en actes civiques individuels lors des prochaines élections fédérales d’octobre 2015.

Si tu votes pour un parti qui avait milité pour le NON à une interdiction d’exporter du matériel de guerre, comme bon te semble c’est ton droit, mais alors ton émotion ponctuelle aujourd’hui ne pèsera pas lourd face au cas de conscience que te procurera ton approbation à ce système. En effet, on n’arrive même pas à contrôler les armes en circulation en Europe, comment veux-tu que l’on contrôle où finissent celles que nous vendons aux États corrompus des zones de conflits armés ou limitrophes ? Une arme est un objet mobile qui n’a pas de date de péremption… Tu arriveras à te regarder dans le miroir ?

Et enfin, entre toi et moi, si ton souhait est simplement de croiser moins de « gueules de réfugiés » dans ta ville, voter en octobre pour ceux qui entretiennent indirectement les conditions de perpétuation de ce flux de réfugiés, ce ne serait pas crédible n’est-ce pas ? Répéter que l’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde est une chose, encore faut-il ne pas être complice de son émergence par son vote...

Non au référendum de la Grèce J+1: et maintenant une sortie de l'euro?

Nous sommes à un moment de l'Histoire épique où le jeu de dupe entre l'Eurogroupe, la BCE et les dirigeants politiques grecs va cesser sous peu. Personne ne voulait prendre la responsabilité historique de soit sortir de l'euro, soit pousser l'autre à sortir de l'euro. Pourtant, il n’aurait fallu que courage et lucidité pour utiliser cette moins mauvaise solution pour les plus sceptiques, la seule solution selon mon avis. Elle aurait dû être prise en 2011, cela aurait coûté moins cher aux Grecs que ces programmes d’austérité qui ont ruiné les salariés (baisse des retraites, licenciements, pression sur les salaires, baisses des prestations de santé, augmentation de la TVA à la consommation, etc.) et vilipendé les actifs de l’Etat (privatisation ou vente d’à peu près tout ce qui existe de public en Grèce, même certaines îles !).

Euro: La lente fin d'une utopie?

Dorénavant, dans les négociations, la Grèce a repris la main. L'Allemagne va devoir bouger, la Chancelière a promis à son peuple de récupérer l'argent prêté à la Grèce, elle a menti, elle est au pied du mur. La Grèce, quant à elle, on peut s'attendre à ce qu'elle continue simplement d'affirmer vouloir renégocier sa dette tout en restant dans l'Eurozone, ceci jusqu’à ce que l’Eurogroupe et la BCE la mette dans l’impossibilité d'éviter de réémettre sa propre monnaie, car les distributeurs des banques seront fermés depuis quelques jours bloquant le pays. La Grèce sera sortie de l’euro non pas par son initiative, mais par l’absence de flexibilité de l’Eurogroupe, de la BCE et de l’Allemagne (par son poids relatif sur ces institutions). Ainsi, la Banque de Grèce va probablement reprendre le relais. La Grèce aura pendant un temps deux monnaies en circulation, elles se ressembleront, l’euro et le retour de la « futur drachme »; simplement le design d’un euro sans la « frappe euro », car il n’est pas possible dans un temps si court de réinventer une monnaie. Elle va dévaluée sa monnaie, l’inflation va augmenter, cela va coûter "un peu" cher aux Grecs, comme cela a coûté jadis aux Islandais. Mais à moyen terme, elle aura une perspective meilleure. De toute façon, c’est soit mourir à petit feu, soit se préparer à une très grosse secousse économique, mais la fierté retrouvée et l’espoir d’un lendemain meilleure.

Non au référendum en Grèce: une victoire du citoyen!

Aujourd'hui, le peuple grec s'est soulevé sans se laisser intimider en votant non au référendum sur le plan "d'aide" européen, et à la perpétuation des programmes d'austérité. Le citoyen grec a repris une petite partie de ses droits face à cette ploutocratie mondiale, cette oligarchie financière de gens parvenus, cette technocratie européenne corrompue et condescendante à souhait (voir schéma ci-contre). Ayant passé deux années sur le sujet (cliquez lire la suite ci-dessous), je ne peux pas cacher mon émotion en contemplant cet acte de rébellion face à cette oppression sourde que j'avais décrite dans mon mémoire par le prisme des agences de notations financières. Le combat continue. Vive la Grèce, vive les droits du citoyen et vive la liberté!

Schéma synoptique du capitalisme financier transnational et de la crise des dettes souveraines européennes. Nour El Mesbahi, mémoire de master, Université de Lausanne 2014

Charlie Hebdo: de la difficulté à débattre?

Ma petite annonce : « Recherche pour débattre en face-à-face sur les événements de Paris [attentat du 07 janvier contre Charlie Hebdo] une personne non-dogmatique, non-corporatiste, n'étant pas trop imprégné de la "merde" sécuritaire de la télé, n'ayant pas la solidarité sélective ou des principes à géométrie variable, n'ayant pas une vision ethnocentrique ou faisant valoir une pseudo-antériorité sur le territoire donné, comprenant que la liberté d'expression est limitée en droit, ne cherchant pas systématiquement à déplacer le débat, à pointer le détail entre les lignes, capable de mettre des points à ses phrases et d'éviter les monologues, ayant une certaine capacité d'écoute sans que l'émotionnelle ne l'emporte, ne tombant ni dans la victimisation mielleuse ou la généralisation simplificatrice, faisant fi de ses origines, de sa religion, de ses propres blessures antérieures, de sa proximité avec le sujet pour penser en termes de valeurs, de respect, d'intérêt général dans une perspective d'améliorer le vivre-ensemble. Merci d'envoyer votre dossier en message privé. Grande chance d'être retenu." 

En d’autres termes, et moins ironiquement, peut-on encore aujourd’hui renier momentanément notre passé et notre présent pour débattre en termes universels ? Question intéressante, car au final, c'est ce qui pourra sauver l'Humanité de sa propre destruction...

P.S: Heureusement que j'ai, dans mon entourage, des personnes ayant les qualités décrites ci-dessus. Je les en remercie. 

Israël-Palestine: l’opération "Bordure protectrice" et les morts de Gaza en 10 bonnes questions

Adolescent, mon père me disait toujours: « Ne réponds jamais à une question mal posée, demande qu’il reformule ou reformule toi-même ». Ainsi, je vais tenter modestement de me poser les « bonnes » questions sur le conflit israélo-palestinien et les centaines de morts palestiniens qui résultent aujourd’hui de l’opération militaire israélienne nommée « bordure protectrice » (juillet 2014). Questions volontairement naïves parfois, rhétoriques souvent, non exhaustives surtout, elles se veulent à la fois le résultat et le préambule d’une réflexion critique plus vaste.

Les deux États, c'est pour quand? On attend toujours...

Coupe du monde de football et Ramadan: quel ramdam!

C'est une première depuis l'édition 1986 au Mexique, la Coupe du monde de football qui s'étale du 12 juin au 13 juillet chevauche le mois de ramadan, qui lui débute le 29 juin et durera jusqu'au 27 ou 28 juillet. Lettre ouverte préventive à l'attention de M. Massimo Lorenzi (rédacteur en chef et responsable des sports à la RTS)...

Esther Mamawachi: "Mesdames, Messieurs bonsoir. Doit-on forcer un joueur musulman pratiquant à ne pas faire le Ramadan durant la Coupe du monde pendant qu’il défend les couleurs de sa patrie ou simplement doit-on l’écarter du terrain en anticipant une contre-performance ? A contrario, la pause boisson après 30 minutes jouées dans chaque mi-temps des matchs de la Coupe du monde (afin de contrer les effets de la chaleur) va-t-elle engendrer une inéquité sportive pour les joueurs algériens, nigérians, français et suisses qui feraient le ramadan? Débat dans notre émission Infrarouge de ce soir. A ma gauche, M. Tariq Ramidi, théologien musulman et champion du triple saut à dos de chameau. A ma droite, M. Hans Zen Zuffinen, avocat et champion de feuilles volantes à l'UEFA..." (ahah)

La question "Les joueurs vont-il jeûner ou non?" vient de passer en tête du hit-parade des préoccupations des médias francophones, bien devant la question des retraites, du chômage, du logement, de l'endettement public, etc. (sic!)

Sepp Blatter candidat à un énième mandat, en format "Papier de verre".

Les "Papiers de verre", initié par Hervé Le Tellier (dans la lettre des abonnés du journal "Le Monde"), sont des billets d'humeur très courts. En deux phrases seulement, et en un minimum de signes (moins de 180), l'auteur doit à la fois énoncer, dénoncer et si possible surprendre. Ainsi, aujourd'hui, je dédicace mon "papier de verre" au maître du genre... :)

Sepp Blatter, président de la FIFA, briguerait un cinquième mandat. Ben Ali, ex-Tunisie, le lui déconseille, il en sait quelque chose...

Nour El Mesbahi

J'y suis, j'y reste !.

Coupe du monde de football au Brésil: viser l’otage et non le preneur d’otage?

Colin Hay écrivait en 1999 que l'Etat (compris comme quelque chose de fragmenté et endormi) ne peut s'unir, « se réveiller », et être efficacement au service d'un projet stratégique, que sous certaines conditions dites de crises: guerre, révolution, échec économique.

Estampillé AOC (avancée de l'ordre capitaliste)

Je pense qu'on peut rajouter maintenant à cette liste l'organisation des Jeux Olympiques ou de la Coupe du monde de football... Ainsi, la Coupe du monde au Brésil serait la condition propice pour que des forces sociales mettent en route l'Etat brésilien à des fins personnelles. Lesquels? Par exemple, exproprier les habitants des Favelas (de force ou contre un ridicule dédommagement), les dégager plus loin, pour reconstruire un immobilier de haut-standing, y planquer son argent et en gagner au fil des ans qui passent (spéculation immobilière). Ceci n'est pas nouveau bien sûr, mais la Coupe du monde permettrait donc d’atteindre cet objectif de façon encore plus accélérée…