mercredi 4 juin 2014

Coupe du monde de football au Brésil: viser l’otage et non le preneur d’otage?

Colin Hay écrivait en 1999 que l'Etat (compris comme quelque chose de fragmenté et endormi) ne peut s'unir, « se réveiller », et être efficacement au service d'un projet stratégique, que sous certaines conditions dites de crises: guerre, révolution, échec économique.
Estampillé AOC (avancée de l'ordre capitaliste)

Je pense qu'on peut rajouter maintenant à cette liste l'organisation des Jeux Olympiques ou de la Coupe du monde de football... Ainsi, la Coupe du monde au Brésil serait la condition propice pour que des forces sociales mettent en route l'Etat brésilien à des fins personnelles. Lesquels? Par exemple, exproprier les habitants des Favelas (de force ou contre un ridicule dédommagement), les dégager plus loin, pour reconstruire un immobilier de haut-standing, y planquer son argent et en gagner au fil des ans qui passent (spéculation immobilière). Ceci n'est pas nouveau bien sûr, mais la Coupe du monde permettrait donc d’atteindre cet objectif de façon encore plus accélérée…

Même si on peut légitimement penser que le football est "pris en otage" dans cette histoire (plutôt que la source du problème), il faut rappeler ce qu'implique cette organisation de la Coupe du monde: un transfert de richesse du travail des salariés brésiliens au capital financier national et transnational. Ceci à travers notamment les économies réalisées dans les dépenses sociales (éducation, santé, retraites) pour les « claquer » lors de l’évènement sportif, évènement qui permet entres autres ce que nous avons décrit auparavant (Favelas dégage, appart' de luxe bonjour, vive la spécu'). En résumé, une nouvelle percée de la domination d'une caste de possédants. Et tous les moyens sont bons pour y arriver: répressions des manifestants, tueries, expropriations de domiciles... Si au passage, l’Etat trouve son compte en ayant le prétexte [une Coupe du monde dans les « meilleures conditions »] pour régler enfin le « problème de sécurité » des Favelas [réprimer certains « petits » narcotrafiquants n’ayant pas leur entrée dans la sphère politique], tant qu’à faire Malbuner…

Cependant, j'aime toujours le football. Même encore plus, car je défends l'otage (le football) et non le preneur d’otage (castes de riches brésiliens ou internationaux qui veulent planquer leurs argents dans l’immobilier, certains décideurs politiques brésiliens qui ont des intérêts personnels électoralistes voir financiers (hum hum!) et de « gros » narcotrafiquants voulant regagner des parts de marché sur les "petits" narcos). Ceux qui condamnent le football passe à côté, c’est comme si dans une prise d’otage, n’apercevant pas le preneur d’otage, tu tues l’otage au sniper, et puis tu dis : « C’est bon, la prise d’otage est terminé. » (ahaha). Et puis, pour terminer, pour ceux qui crachent sur l’existence du « ballon rond » : durant les J.O. de Pékin, qui ont également donné à voir le même processus, j’ai vu personne condamner le lancer du javelot ou le canoë-kayak…

Nour El Mesbahi

P.-S. On peut même imaginer encore pire (attention prendre son souffle): le "gros" narco-trafiquant qui, en gagnant les nouvelles parts de marché sur les "petits" narcos grâce à la répression de l'Etat initié par les décideurs politiques en place juste avant la Coupe du monde, veut planquer son nouvel argent sale dans l'immobilier de luxe, immobilier fraîchement construit grâce aux expropriations avant l'évènement sportif, afin de le vendre par la suite à des Brésiliens et Internationaux ou l'offrir à certains décideurs politiques brésiliens, sous forme de biens ou dans un soutien politique financier pour les élections fin 2014 issu de sa vente, dans l'optique de préparer dans les "meilleures conditions" (pour lui) les J.O. de 2016... samba! (ahah)

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