Ce dimanche 13 avril à 10h00 va se dérouler le marathon de Londres, course mythique dans le calendrier des fondeurs. Le journal suisse 24 heures du samedi 12 nous apprend que l'athlète Mohamed Farah - recordman d'Europe du 1'500 et 10'000 mètres, double médaillé d'or aux Jeux Olympiques de 2012 - a touché 330'000 francs suisse comme prime de participation. C'est-à-dire simplement pour se rendre à la ligne de départ de l'édition 2014. Il l'a probablement mérité. Beaucoup de sacrifices pour en arriver là. Mais tout de même, il n'a pas fait un seul mètre...
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| "Mohamed Farah, parce que je le vaux bien". |
Drôle de société qui crée des millionnaires en rétribuant à la fois des athlètes pour un travail qu'ils ne font pas "encore" (primes de départ des marathoniens), et des dirigeants de grandes multinationales pour un travail qu'il ne feront plus (primes de licenciements appelées "parachutes dorés"). N’eut été pas plus juste, et plus méritocratique, que de verser ces 330'000 francs à la fin de la course selon la performance réalisée (à la place ou au temps) ? Comme un chef d’entreprise qui prend le risque d’entreprendre (en mettant son propre argent sur la table) se voit rémunérer au prorata de ce risque, pourquoi l’athlète ne devrait-il pas risquer de ne pas gagner sa course pour se faire rémunérer de façon conséquente ? Face aux autres concurrents, qui se sont préparés à cette compétition avec tout autant de sacrifices, il se retrouve bénéficier d’un "privilège". A une société basée sur le mérite, l'organisateur préfère une société du privilège. L’époque du Moyen-Age avec la noblesse, le clergé et le Tiers Etat, je pensais que c'était fini. On m'aurait menti...?
Quant à ce sportif somalien, sans vouloir l'accabler mais pour en revenir à lui, il court pour l'Angleterre et habite Londres même. Ainsi, l'organisateur lui donne, si le peuple suisse dit oui à l'initiative du 18 mai, l'équivalent de 7 ans du futur salaire minimum d'un employé suisse... pour prendre un métro ou un taxi. A ce niveau-là, ce serait presque indécent qu'il prenne un ticket de transport ou paie sa course...
Nour El Mesbahi
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